Les épisodes méditerranéens se suivent et malheureusement les causes se ressemblent souvent et le non respect des zones inondables est de loin la plus fréquente ! Nous connaissons le danger d’un projet construit sur zone inondable !
Le tracé de la déviation de Suze la Rousse est inscrit dans le POS de la commune datant de 2000, avant que les 1ers lotissements au sud ne voient le jour (construits à partir de 2003/2004) et avant même que le PPRN n’entre en vigueur en 2006 déclarant cette zone comme zone rouge inondable.
Voici quelques éléments inquiétants relevés dans le projet actuel de déviation :
- la prise en compte du risque d’inondation se base sur les données météo de Montélimar (26), station Météofrance située à plus de 34km à vol d’oiseau de Suze la Rousse or celle d’Orange (84) située à 15km n’a pas été étudiée. La météo de Suze la Rousse est pourtant bien plus proche de celle d’Orange que celle de Montélimar. Les relevés météo de la station d’Orange disposent d’un coefficient Montana(1) bien plus impressionnant que celui de Montélimar. La non prise en compte de ce coefficient dans l’étude peut être gravement préjudiciable.
- pour palier à ce risque d’inondation, le dimensionnement des ouvrages est prévu pour des crues décennales -> Quid des crues quintenales ou centennales ?
Les prévisions d’amplification des phénomènes météorologiques liées au réchauffement climatique montrent que le risque de fortes précipitations va aller en s’aggravant (voir : https://meteofrance.com/actualites-et-dossiers/actualites/changement-climatique-2-fois-plus-de-catastrophes-naturelles-en ). Rien ne permet de certifier que dans les années à venir nous ne subirons pas des épisodes de type méditerranéen, sans commune mesure avec ce qui vient de s’écouler depuis une centaine d’années.
- l’étude hydraulique ne prend en compte que les précipitations courtes (quelques minutes), mais elle ignore les cumuls de précipitation sur vingt-quatre heures, beaucoup plus pénalisants pour la quantité d’eau à évacuer. Or ces épisodes de fortes pluies en quelques heures sont beaucoup plus dangereux (voir les catastrophes listées ci-dessous) et malheureusement plus fréquents avec le réchauffement climatique.
Pour mémoire, quelques catastrophes récentes liées à la pluie dans la région :
- Nîmes en octobre 1988 , 420 mm de précipitation
- Vaison- la-Romaine en septembre 1992, 300 mm de précipitation
- Bollene, octobre 1993, 200 mm de précipitation
- Saint Martin de Vésubie, octobre 2020, 300 mm de précipitation.
Si nous souhaitons tous des améliorations pour le centre du village, le prix à payer avec ce projet aux résultats très partiels, sera certainement bien plus lourd de conséquence pour la sécurité de l’ensemble des Suziens mais aussi pour les véhicules qui emprunteront cet axe.
Qui, aujourd’hui, peut prévoir et affirmer qu’aucun risque n’est encouru avec la bitumisation de cette zone inondable ?
Pourquoi faire prendre ce type de risque à l’heure actuelle ?
Quelle logique y a-t-il à réaliser des campagnes de préventions en cas d’inondations si on ne respecte pas en premier lieu les zones les plus exposées définies par le PPRi prescrit et élaboré par l’État ?
Photo du Dauphiné Libéré de dégâts à Rochegude suite à de fortes pluies en 2002.
Un peu de lecture 😉 :
Prévention des risques à Suze-la-Rousse : https://www.communes.com/risques-suze-la-rousse
1- Les coefficients de Montana permettent de connaitre, pour une durée de pluie donnée, la hauteur d'eau maximale attendue pour chacune des durées de retour suivantes : 5 ans, 10 ans, 20 ans, 30 ans, 50 ans et éventuellement 100 ans.
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